Chaque annĂ©e, Ă Halloween, les rues sâembrasent.
Les femmes sortent plus maquillées, plus provocantes, plus dénudées.
Et aussitĂŽt, les mĂȘmes phrases retombent, lourdes, moqueuses, moralisatrices :
« Encore une excuse pour se déguiser en p*te. »
Mais peut-ĂȘtre quâils ont raison â
pas sur le mot, mais sur lâidĂ©e.
Car ĂȘtre âhabillĂ©e en p*teâ Ă Halloween, câest peut-ĂȘtre le costume le plus courageux.
Parce que ce soir-là , les femmes rejouent la peur la plus ancienne : celle de toute la société patriarcale, qu'elles ne se cachent plus.
đŻïž La peur du fĂ©minin libre
Halloween, au fond, nâa jamais Ă©tĂ© quâune fĂȘte de monstres.
Et quâest-ce qui effraie plus que le fĂ©minin libre ?
Les sorciĂšres dâautrefois finissaient au bĂ»cher non parce quâelles volaient dans le ciel,
mais parce quâelles vivaient hors des rĂšgles : seules, dĂ©sirantes, savantes, puissantes.
Aujourdâhui, leurs descendantes ne portent plus de balais ni de chaudrons â
elles portent du latex, du mesh, des jarretiĂšres Ă strass.
Et pourtant, la mĂ©canique est la mĂȘme :
dĂšs quâune femme sâaffranchit, on dit qu'elle est âtropâ.
Trop visible. Trop libre. Trop sexuelle. Trop vulgaire.
Autrement dit : trop vivante.
đ âHabillĂ©e en puteâ â ou comment tester la libertĂ©
Ă Halloween, les femmes sâoffrent une parenthĂšse: Le droit dâexister sans devoir sâexcuser aprĂšs. MĂȘme les plus sages, les plus âmodestesâ, ressentent ce frisson :
porter un corset, des talons, un rouge Ă lĂšvres qui dit tout haut ce quâelles taisent le reste de lâannĂ©e. Elles ne jouent pas Ă ĂȘtre sexy â elles essaient de respirer.
Parce que dans une société qui sexualise tout ce que les femmes portent,
le simple fait de choisir consciemment son apparence devient un acte politique.
đ„ La putophobie, racine du malaise
La sociĂ©tĂ© aime la beautĂ© fĂ©minine â mais seulement quand elle sert Ă vendre et Ă plaire aux hommes, pas quand elle sâaffirme pour soi.
On applaudit la sensualité dans les pubs, les clips, les fantasmes masculins.
Mais quâune femme se la rĂ©approprie dans la rue, et tout devient âtropâ.
Câest lĂ que naĂźt la p*tophobie, mĂȘme inconsciente.
Cette peur collective des femmes qui utilisent leur corps sans honte ni hiérarchie morale.
MĂȘme entre femmes, ce rejet sâinstalle : âMoi je mâhabille sexy, mais pas vulgaire.â
Comme sâil fallait toujours distinguer la âbonneâ de la âmauvaiseâ femme.
Mais Ă Halloween, cette frontiĂšre disparaĂźt.
Ce soir-lĂ , tout le monde sâhabille en p*te.
Et câest peut-ĂȘtre pour ça que ça dĂ©range autant.
đ€ La Piri : hĂ©ritiĂšre des femmes qui font peur
Chez La Piri, on ne déguise pas la féminité : on la révÚle.
Nos piĂšces sont faites pour celles qui savent que la sĂ©duction nâest pas un crime,
que la douceur peut ĂȘtre une arme, et que briller est une forme de rĂ©bellion.
Les Piris sont des sorciĂšres modernes.
Elles dansent, elles travaillent, elles créent, elles se montrent.
Elles brillent, non pour ĂȘtre validĂ©es, mais pour exister Ă leur maniĂšre.
Elles savent que leur fĂ©minitĂ© nâa jamais Ă©tĂ© anodine: Ce que beaucoup appellent provocation nâest que lâexpression dâune puissance intĂ©rieure.
Halloween, câest le seul moment oĂč cette puissance devient visible, presque tolĂ©rĂ©e.
Mais pourquoi une seule nuit ?
Le monde a peur des femmes libres, parce quâelles Ă©chappent Ă la rĂšgle,
comme les sorciĂšres, comme les p*tes, comme toutes celles qui vivent selon leur feu.
Alors non, ĂȘtre sexy nâest pas un costume.
Câest un retour aux sources â celles du pouvoir, du dĂ©sir, de la vie mĂȘme. Comme le disent tant de femmes sur les rĂ©seaux: "Ils disent que je m'habille lĂ©gĂšrement pour eux mais s'il n'y avait pas d'hommes, je ne m'habillerai mĂȘme pas, au contraire je me couvre parce qu'ils sont lĂ !"
Au final, Les femmes sexy font tellement peur qu'elles ont largement leur place pendant Halloween. Et si le diable sâhabillait en Piri?
Check mon livre Ă©crit et illustrĂ© par LAPIRI : Monstrueux Fantasmes sur le mĂȘme thĂšme <3
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