Je m’appelle Lyloo, j’ai 23 ans, et je suis la fondatrice de Brumi’s Pole Studio à Toulouse. J’ai ouvert mon studio à 21 ans, sans plan tout tracé, mais avec une intuition très forte : celle de créer un espace où les femmes pourraient se reconnecter à elles-mêmes, à leur corps, à leur puissance. Mon histoire avec la pole a commencé de manière un peu inattendue. J’avais été repérée par un club de striptease qui m’a proposé de performer. J’y suis restée trois semaines — ce n’était pas fait pour moi, mais ça a été un électrochoc. J’ai été fascinée par le niveau, l’audace et la présence des artistes sur scène. J’ai acheté une barre, et j’ai commencé à m’entraîner seule, chez moi.

Puis j’ai eu envie de faire tester ça à mes amies. Et de fil en aiguille, les copines des copines sont venues, puis des inconnues… et je me suis rendue compte que ce que j’aimais par-dessus tout, c’était transmettre. À l’époque, je bossais de nuit, et je donnais des cours la journée, dans mon salon. Et puis un matin, je me suis réveillée, j’ai tout plaqué, et j’ai ouvert le studio. Ce métier m’a transformée. Avant, je travaillais en restauration et en boîte — et franchement, je n’aimais pas trop les gens. Aujourd’hui, c’est l’inverse. J’ai rencontré des femmes incroyables, de tous les milieux, de tous les âges, avec des histoires et des besoins différents. Et ça m’a réconciliée avec l’humain. C’est ça, la magie de la pole : c’est une pratique qui rassemble. Qui soigne. Qui donne confiance. Que ce soit pour se reconnecter à sa féminité, pour se défouler, pour se sentir sexy, pour reprendre possession de son corps ou juste pour faire du sport — elle a mille visages.

Depuis l’ouverture du studio, j’ai eu la chance de croiser la route de personnes exceptionnelles comme Nirvana, Cami Arboles ou PoleAbla. Et ce n’est que le début : j’ai encore plein d’événements à venir, plein d’idées, plein d’envies. Ce que j’aime profondément dans la communauté de la pole, c’est cette énergie unique : les gens se soutiennent, s’encouragent, se célèbrent. C’est bienveillant, vibrant, inspirant. On ne trouve pas ça ailleurs. Et moi, je suis heureuse d’y contribuer à ma manière.
Mais au-delà de tout ça, ce que je n’avais pas prévu, c’est à quel point la pole allait me guérir, moi. Avant d’enseigner, avant d’ouvrir un studio, j’étais une meuf un peu paumée, un peu cassée aussi, comme beaucoup. Et ce sport m’a vraiment aidée à me reconstruire. Aujourd’hui encore, mes élèves me soignent un peu plus chaque jour. Leur énergie, leurs parcours, leur vulnérabilité et leur force, ça m’apprend constamment. Ce lieu que j’ai créé, c’est devenu mon refuge autant que le leur. C’est pas juste une salle avec des barres : c’est un endroit où on se répare, où on rit, où on pleure parfois, où on célèbre nos corps et nos histoires. Et ça, c’est ce que j’ai fait de plus précieux jusqu’à maintenant.

C'est quoi pour toi une Piri?
Une Piri c’est pas une meuf qui demande la permission. Elle avance, elle trace sa route, elle n’a pas besoin de crier pour exister sa présence suffit Elle a la tête haute les pieds bien ancrés et le cœur ouvert aux autres femmes. Elle n’est pas en compétition elle est en mission. Féminine ou brute, douce ou sauvage, elle est tout ça à la fois et surtout elle ne s’excuse jamais d’être trop.